Issu d'un milieu ouvrier très ( mais alors très) modeste, le seul moyen qu'avait trouvé mon institutrice pour me faire suivre des études et éviter l'usine, était de tenter le concours Ecoles militaires ( voir extrait Banlève). Si je n'étais pas très enthousiasmé par le technique, par contre, niveau général, je me défendais mieux que bien. Et en particulier en français. Hélas, niveau discipline, j'étais l'exemple à ne pas suivre. Rebelle, insoumis, fugueur, et exilé. Pour m'offrir des vacances, je courais dans les rues de Tulle. Et on me voyait tantôt ici, tantôt là, puisque je connaissais tous les raccourcis pour passer d'une colline à l'autre. Pourquoi Folette ? Tout bêtement parce que mon prof de français, par pure boutade, m'avait un jour surnomme Folette, au motif que j'étais comme les feux follets : tu me vois, hop tu ne me vois plus. Le surnom m'est resté. Et même en ville, les habitants m'appelaient ainsi, au motif que le surnom m'allait comme un gant.
Je précise que ce prof de français a failli devenir mon beau-père... et l'héroïne de la Banlève ( godiche en patois limousin) n'est autre que sa fille..;vue par ses camarades de classe jalouses de l'intérêt que je lui portais alors.
Bon, je vais vous en remettre un extrait. et vous devriez mieux comprendre pourquoi le surnom, pourquoi Tulle, et pourquoi ce furent tout à la fois les plus belles années de ma vie, mais certainement les moins enviables aussi. Ils m'ont volé ma jeunesse.
Et tout le monde est d'accord pour dire que j'en porte toujours les stigmates. Ce n'était pas la joie, dirons-nous. Mais cela m'a permis de suivre des études que beaucoup envient à l'heure actuelle.
Une autre temps, une autre époque. Une autre vie ! et certainement un autre niveau.